lundi 29 janvier 2018

La concubine russe - Kate Furnivall



Titre du livre :
La concubine russe
Auteur :
Kate Furnivall
Editions :
Charleston
Genre :
Romance historique
Date de sortie :
Mars 2016
Pages :
701
Thèmes :
Romance, Chine, Russie, destin d’une jeune femme, années 20, politique, cultures

Résumé éditeur :

Chine, 1928. Chassée de sa Russie natale par les bolcheviques, la belle Valentine s'est réfugiée avec sa fille Lydia à Junchow, au nord de la Chine. Elles tentent de survivre, aristocrates mais ruinées, méprisées par toute la colonie occidentale de la ville. Très vite, Lydia devient un pickpocket hors pair, mais l'un de ses vols tourne mal. Condamnée à mort, elle est sauvée in extremis par un mystérieux Chinois, Chang An Lo, qui vit dans la clandestinité depuis son adhésion au Parti communiste. Entre eux naît une passion irrésistible, forcément impossible : tout les sépare. Mais les deux amants prennent tous les risques, au péril de leurs vies. Lydia devra alors choisir entre son amour impossible pour un fugitif consumé par ses idéaux et la fuite en Russie pour y retrouver ses racines…

Mon avis :

C’est le deuxième livre de la maison d’éditions Charleston que je lis, le premier étant Le parfumdes fraises sauvages de Angela Thirkell. J’ai été très agréablement surprise par La concubine russe, c’est un roman très abouti et bien écrit.
C’est le premier roman de l’auteure, elle s’est inspirée de l’histoire de sa propre mère émigrée russe en Chine dans les années 20. L'auteure m'a capté dès le premier chapitre que je trouve déchirant. On assiste aux derniers jours de Lydie en Russie alors qu'elle n'est qu'une enfant avec ses parents issus de l'aristocratie qui tentent de fuir les révolutions russes. Le père est arrêté mais elles réussissent à s'exiler en Chine. Puis on retrouve les deux femmes 10 ans après, Lydia a 15 ans.
Lydia et sa mère vivent dans une concession britannique en Chine et fréquente la haute société, car Valentine est musicienne et chanteuse. Elles n’oublient pas leurs racines russes mais la mère de Lydia tente de l'éduquer à la britannique à tout prix dans le but de s'élever socialement et de lui assurer un avenir meilleur.

Lydia est une gamine curieuse et responsable face à sa mère déprimée. Elles vivent modestement, Valentine ne gagne pas grand-chose en tant que chanteuse alors Lydia aide sa mère comme elle le peut en revendant des objets volés. Elles ont toutes les deux appris à survivre coute que coute.
Lydia est intrépide et curieuse de découvrir la culture chinoise. Elle est aussi une pro des mensonges. Au cours d'une de ses ballades dans la ville un jeune chinois Chang la tire d'un mauvais pas.
J'ai beaucoup aimé cette rencontre et le début du développement de leur histoire.
L’auteure met en évidence leurs différences culturelles mais une espèce d'alchimie nait entre eux. C'est beau. L’auteure nous raconte une histoire d'amour qui semble impossible. Chang appartient à un groupe communiste alors il doit se faire le plus discret possible. J’ai beaucoup aimé suivre les quelques chapitres de son point de vue. C’est un jeune homme pour qui l’honneur est primordial et qui va démontrer un courage exceptionnel. Il va éprouver un amour passionné pour Lydia alors que tout les oppose.
Finalement les deux personnages faisant l'objet de la romance principale ne passent pas beaucoup de temps ensemble. C'est l'histoire d'une jeune femme et de son combat pour la vie et la survie et pour le garçon qu'elle aime c'est sa quête tout au long du roman.

Rappelons qu’on évolue dans un climat politique tendu en Chine en 1928. Les tensions sont permanentes et la révolte gronde. Les groupes communistes se rassemblent et agissent dans l’ombre.

L'auteure nous fournit un roman très bien documenté avec beaucoup de détails historiques, le dépaysement est garanti et l’immersion en Chine est réussi.

Ce qui m’a le moins plus ce sont les quelques passages rocambolesques : la jeune héroïne qui va côtoyer des groupes rebelles et tomber dans les filets de la mafia, ou le professeur ambitieux, opiomane qui va tomber dans le trafic pour sauver son école.

Outre l’histoire d’amour entre Chang et Lydia que j’ai beaucoup aimé, il y a un autre point fort que j’ai envie de souligner ; c’est la relation mère-fille.
L’auteure nous raconte une superbe histoire d’amour filial entre Valentine et Lydia. Elles ont lien très fort et magnifique, l’auteure trouve les mots justes pour décrire leurs difficultés quotidiennes sans en faire trop. Valentine est une femme dévastée après l’arrestation de son mari en Russie. Il ne lui reste que sa fille et pourtant on a jamais l’impression qu’elle l’étouffe. Elle a certes des ambitions pour elle mais l’épanouissement de sa fille est le plus important. Elles ont un profond respect l’une pour l’autre. J’ai trouvé leur histoire puissante et passionnante.

C’est un roman riche en émotions, il est très intense surtout vers la fin qui est dure mais ça vaut le coup. On a un gros secret de famille révélé à la fin et j’ai adoré.

En résumé La concubine russe est un beau roman sur une rencontre inattendue, des personnages qui tentent de survivre dans un contexte tendu et une relation mère-fille inoubliable.
C’est aussi l’histoire d’une jeune femme qui grandit et passe à l’âge adulte, qui se confronte aux réalités de la vie avec brutalité. C’est une femme qui va se révéler très forte et déterminée. Son ouverture d’esprit la mènera parfois sur des chemins tortueux. Elle tombera, se relèvera, aimera et affrontera des vérités cachées sur son passé.

Ce que j’ai le plus aimé :
► La force des personnages et leurs relations
► L’écriture est très fluide, 700 pages dévorées en 3 jours
► Un gros secret révélé
► Une très bonne fin qui laisse présager une suite

Ce que j’ai moins aimé :
► quelques passages rocambolesques et peu crédibles

Est-ce que je vous le conseille ?
Oui définitivement si vous cherchez une romance historique passionnante avec des secrets de famille, un dépaysement total et des personnages inoubliables, il vous plaira.

Citations :
De Lydia à sa mère : « Et tu m’as apporté la musique. Toute ma vie j’ai écouté de la musique. Tu m’as fait des bisous. Tu m’as donné des foulards colorés. Tu m’as appris à ne pas garder ma langue dans ma poche, même si tu l’as regretté. Tu m’as appris à penser par moi-même et, par-dessus tout tu m’as laissé commettre mes propres erreurs. » p.446

En quelques mots :
Ce roman historique m’a passionné, j’ai aimé les personnages principaux et leurs déterminations face à l’adversité. J’aime les histoires d’amour impossible et celle-ci ne m’a pas déçue. Un très bon premier roman, très juste et bien documenté.


Ma note pour ce livre :
4,5/5


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