Comment continuer à vivre lorsque l’on perd son
pilier ?
Je remercie la maison d’éditions Robert Laffont pour
l’envoi de ce livre. Après avoir adoré découvrir Brooklyn j’étais très tentée par le nouveau roman de Colm
Toibin paru pour cette rentrée littéraire
2016.
Titre
du livre :
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Nora
Webster
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Auteur :
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Colm
Toibin
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Editions :
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Robert
Laffont
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Genre :
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Roman
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Date de
sortie :
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Aout
2016
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Pages :
|
411
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Thèmes :
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Deuil, émancipation,
Irlande, années 60
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Résumé éditeur :
|
Irlande, fin des années 1960. Nora, qui élève seule ses
quatre enfants depuis la mort de son mari, tente de refaire sa vie sous l'œil
critique des habitants de la petite ville où elle vit depuis toujours.
Opiniâtre et indocile, elle s'affranchit peu à peu des cancans et s'autorise de
menues libertés : prendre des cours de chant, s'acheter une chaîne stéréo... La
profondeur des émotions que soulève en elle la musique s'accorde au réveil de
sa sensibilité et de sa personnalité.
Le récit de la renaissance de Nora dans une société irlandaise en pleine mutation est magistralement servi par une prose musicale, délicate et nuancée : " Ce sont les phrases renfermant de l'émotion qui m'intéressent, dit Colm Tóibín. À travers le rythme, il faut contenir l'émotion, la relâcher, la contenir, la relâcher. " Et derrière le portrait de Nora, c'est la vérité de sa mère qu'il tente d'atteindre. Il lui a fallu plus d'une décennie pour terminer ce livre, trop intimidant, trop personnel.
Le récit de la renaissance de Nora dans une société irlandaise en pleine mutation est magistralement servi par une prose musicale, délicate et nuancée : " Ce sont les phrases renfermant de l'émotion qui m'intéressent, dit Colm Tóibín. À travers le rythme, il faut contenir l'émotion, la relâcher, la contenir, la relâcher. " Et derrière le portrait de Nora, c'est la vérité de sa mère qu'il tente d'atteindre. Il lui a fallu plus d'une décennie pour terminer ce livre, trop intimidant, trop personnel.
Mon
avis :
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Tout
comme Brooklyn j’ai beaucoup
aimé ce livre. Ici on suit Nora Webster, une femme de 46 ans, elle a 4 enfants
et lorsqu’on la rencontre cela fait 6 mois qu’elle a perdu son mari. Nora vit à
Enniscorthy en Irlande. On est dans la même ville que dans Brooklyn et c’est d’ailleurs la ville où est né l’auteur. On
sent donc un attachement tout particulier à cette petite ville d’Irlande.
J’ai
adoré ce livre, on déambule entre Enniscorthy, Dublin, Rosslare. J’ai vraiment
passé un bon moment.
Cependant
je ne pense pas que ce livre plaira à tout le monde. Ici on est dans le thème
du deuil et de
la reconstruction.
Tout comme dans Brooklyn le
rythme est lent, c’est un roman calme tourné
vers l’exploration des sentiments et
l’émancipation
d’une femme. Il ne se passe pas grand-chose.
On
suit Nora dans son quotidien et dans son deuil pendant tout le roman. L’histoire
est très touchante, l’auteur montre à quel point le deuil peut être long et
douloureux. On sent que Nora était très amoureuse de son mari, qu’il était tout
pour elle.
Au début du livre Nora aimerait surtout qu’on la laisse
tranquille, les habitants viennent la voir tous les soirs à tour de rôle
présenter leurs condoléances mais on sent que ça l’agace et qu’elle aimerait
juste une chose c’est qu’on la laisse seule dans ses pensées. Je l’ai sentie
parfois déconnectée et distante même avec ses propres enfants.
Ce que
j’aime dans les romans de Colm Toibin c’est qu’il parle de destin de femme sans
les idéaliser, sans mettre de la guimauve partout. En effet Nora Webster n’est
pas une femme parfaite. Elle n’est pas très affirmée et j’ai eu l’impression
qu’elle n’osait pas toujours s’exprimer et dire ce qu’elle pensait. Ça fait
qu’elle peut sembler énervante par certains côtés. Je dirais même aussi égoïste
et froide par moments.
Mais
ce qui ressort c’est que la mort de son mari et l’absence qu’il laisse est un
véritable choc pour Nora, son monde s’est écroulé et elle doit à tout prix
rebondir pour subvenir aux besoins de sa famille.
Elle
devra faire des choix, vendre ou non sa maison de vacances, reprendre un
emploi, tourner tout doucement la page de sa vie conjugale. Elle est désormais
seule à la barre et c’est en ça que cette histoire m’a passionné ; Nora
Webster représente un mélange d’émotions sincères, peine, colère, nostalgie et
en même temps une notion du devoir et une volonté de faire vivre son foyer.
Retourner au travail ne sera pas aisé, elle fera même les frais d’une
supérieure frustrée qui passera ses nerfs sur elle et c’est une Nora Webster en
plein burn out que nous suivrons à un moment donné !
Tout
doucement elle s’affirmera et se reconstruira dans cette Irlande de fin des
années 60, dans un contexte tendu entre catholiques et protestants, et avec les
débuts de l’IRA.
J’ai
aimé suivre cette femme dans son deuil et voir les étapes petit à petit qu’elle
franchit pour garder la tête hors de l’eau.
Nora Webster est
un roman magnifique, un beau portrait de femme qui s’affirmera au fil des
pages, qui nous laisse entrevoir ses difficultés sans qu’on ne la prenne jamais
en pitié. Une rencontre qui ne laisse pas indifférent et une plume tout en
sensibilité. Je ne mets pas 5/5 car j’ai trouvé certains passages un peu trop
long.
Citations :
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« Elle avait l'impression d'être sous l'eau et d'avoir
renoncé à lutter pour remonter prendre de l'air à la surface. Rejoindre les
autres dans le monde qu'ils habitaient lui paraissait impossible ; ce serait
trop, elle ne le désirait même pas. Comment expliquer cela à quelqu'un qui
cherchait à savoir comment elle allait ou qui lui demandait si elle avait
surmonté le choc de la mort de Maurice. »
« Ils n’avaient jamais vu un film tel que celui-ci. Il
venait percuter quelque chose en eux qui était ouvert et à vif, comme si eux
aussi vivaient dans une maison avec une femme qui malgré ses efforts pour n’en
rien laisser paraître, était toujours agitée, anxieuse, et ne révélait pas ses
véritables pensées. » p.114
En quelques mots :
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Un
roman très émouvant que j’ai adoré. L’histoire de la renaissance d’une femme
suite à la perte de son mari. Avancer est difficile après un tel drame, c’est
petit à petit qu’elle fera son deuil et qu’elle s’émancipera.
Ma note pour ce livre :
4,75/5
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