Je me suis intéressée à ce livre tout simplement car Morgane, une abonnée qui a aussi une chaine Youtube : Mangaroom, m’a dit que c’était son livre préféré.
Je me souvenais avoir vu le film Mémoires d’une geisha de Steven Spielberg il y a quelques
années, je n’avais aucun souvenir de l’histoire mais je sais que j’avais bien
aimé.
Titre
du livre :
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Geisha
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Auteur :
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Arthur
Golden
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Editions :
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JC
Lattès et Le Livre de Poche
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Genre :
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roman
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Date de
sortie :
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Décembre
1998
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Pages :
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525
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Thèmes :
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Destin
de femme, Japon, geisha, drame
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Résumé éditeur :
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Yoroido: un modeste village de pêcheurs dans le Japon des
années trente. La petite Chiyo-chan y coule une enfance pauvre mais heureuse
entre ses parents et sa grande sœur, Satsu. Mais un cancer ronge en silence les
os de sa mère, sur le point de mourir. Le père est si vieux et déjà si perdu
qu'il accepte la proposition de M. Tanaka. Les deux jeunes filles partent
bientôt pour Kyoto, parmi d'autres enfants vendus. Chiyo-chan est si belle avec
ses yeux d'eau "comme si quelqu'un y avait percé un trou et que l'encre avait
coulé" qu'on l'emmène dans une école de geishas. Elle deviendra Sayuri,
l'une des geishas ou courtisanes les plus appréciées de la ville, excellant
dans l'art du chant, de la danse et de l'amour, maîtrisant parfaitement la
science de la toilette et du thé.
Mon
avis :
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Je ne
connaissais absolument rien à l’univers des geishas, et je dois dire que je
n’ai pas d’attraits particuliers pour la culture nippone en général mais ce
roman fut une excellente découverte.
Dans
ce roman l’auteur nous propose de découvrir l’histoire d’une petite Japonaise
nommé Chiyo, fille de pêcheur qui deviendra par la suite Sayuri, une grande
geisha de Kyoto en traversant bien des orages.
Elle
ne le sait pas encore mais elle est exceptionnelle, elle a les yeux couleur
eau, d’un gris translucide.
Ecrit
sous forme de mémoires, le récit de la vie de Chiyo est très immersif et ne
nous épargne rien. On vit le déchirement de cette petite fille et de sa sœur,
vendues par leur père à un négociant, l’une destinée à intégrer une maison de geisha,
l’autre une maison de prostitués.
La vie
de Chiyo est loin d’être un long fleuve tranquille. Elle affronte les tempêtes
et les naufrages avec une force hors du commun. Car elle sera brisée à de
nombreuses reprises mais si continuera de faire son chemin dans l’espoir de
retrouver Mr Le Président. Un homme d’affaire qu’elle croise un jour alors
qu’elle n’a que 12 ans et qu’elle est désespérée, cet homme sera le seul à
faire un geste gentil envers cette petite fille malheureuse. Cette rencontre
sera le déclic pour Chiyo qui dorénavant travaillera dur pour devenir une
grande geisha.
Son
enfance est extrêmement difficile, arrachée à sa famille, vendue par son père à
une « okiya » une maison de geisha dans laquelle elle travaillera
d’abord comme servante. Traitée de façon minable par la gérante, insultée et
rabaissée elle subira les foudres la grande geisha Hatsumomo, jalouse maladive.
L’enfance
malheureuse de Chiyo m’a fait penser au dessin animé Les malheurs de Sophie. On est totalement dans cette
ambiance triste d’une petite fille malmenée par la vie mais qui garde quand
même toute sa fraicheur et son caractère.
Ce roman
est envoutant et m’a captivé du
début à la fin.
J’ai
adoré suivre Sayuri qui creusera peu à peu son chemin. Entre apprentissage de
la danse, cérémonie du thé, art de la séduction, la vie d’une geisha est bien remplie
et le parcours est long et chaotique. Car c’est un milieu terrible où la
concurrence fait rage, de même que l’avidité féroce de la gérante de l’okiya,
obsédée par l’argent et le profit. Et oui c’est loin d’être un monde tout rose,
il y a des passages crus et terribles qui mettent légèrement mal à l’aise,
comme par exemple la virginité de Sayuri vendue aux enchères.
L’auteur
m’a bluffé car c’est un roman très bien écrit et très bien renseigné. L’écriture
sous forme de mémoires à travers les yeux de la geisha Sayuri renforce la
crédibilité du récit et le rendu est très réaliste et passionnant.
On est forcément touché par cette fille/femme qui raconte sa vie de geisha de
façon très sincère en n’épargnant pas le lecteur de détails sordides mais
apporte aussi son témoignage sur un mode de vie très peu connu des occidentaux.
En effet dans l’esprit occidental les geishas sont généralement perçues comme
des prostitués de luxes ou comme les maitresses des riches hommes d’affaires. Et
grâce à ce roman on se rend compte que ce n’est pas exactement cela et que ce
serait réducteur de rester sur cette idée.
Devenir
geisha requiert une formation très longue et très dure. Une geisha doit
apprendre le service et l’hospitalité, elle est formée à la cérémonie du thé,
et surtout aux arts. Car oui une geisha est une artiste initiée à la danse et
la musique, elle joue du shamisen et chante. Son rôle est de divertir les
hommes riches et influents. Son but est de trouver un « danna » un
homme qui entretiendra financièrement sa geisha et qui par extension fera pérenniser
son okiya.
J’ai
adoré découvrir tout cela. C’est un milieu dans lequel il y a énormément de
codes et de rituels. L’habillement de la geisha avec ses kimonos en soie, son
maquillage, sa coiffure, l’auteur nous donne à voir de belles images qui
contribuent à renforcer le côté mystérieux et « marginal » des geishas.
Mais si
une femme devient geisha, c’est qu’elle n’a pas le choix. Une geisha n’est pas
libre. Elle n’a pas le droit d’aimer. Elle doit consacrer sa vie à son métier,
elle est prisonnière de son okiya. C’est en racontant tous les côtés sombres de
la vie de Sayuri que l’auteur nous bouleverse et nous émeut tout en mettant en lumière l’univers
fascinant des geishas. Arthur
Golden nous transporte dans les mémoires et les secrets d’une geisha.
En
bref c’est un roman magnifique qui mêle beaucoup de thèmes. Il parle avant tout
de geishas, mais aussi d’amour, du destin, de la force de caractère, de la
douleur et de la résignation. C’est un coup de cœur !
Citations :
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« Je
ne pus m’empêcher de penser à ma vie d’autrefois. La douleur est une chose
étrange. Nous ne pouvons rien contre elle. Pour moi, elle évoque une fenêtre
qui s’ouvre à son gré. La pièce se refroidit, on ne peut que frissonner. Mais
la fenêtre s’ouvre un peu moins chaque fois. Et un jour, la douleur s’est
envolée. » p.321
« Cependant,
c’était ce combat quotidien, ces soucis, qui avait donné une telle consistance
à ma vie. Lorsque nous remontons la rivière à contre-courant, chaque pas prend
une intensité particulière. »
« Nos
vies s'écoulent comme des rivières à flanc de colline : nous allons dans la
même direction, jusqu'au moment où un obstacle nous fait exploser en mille
gouttelettes et nous oblige à changer de cours. »
« On
parle bien de la souffrance seulement quand on l'a dépassée. »
En quelques mots :
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Un roman passionnant sur la vie d’une geisha de Kyoto.
L’auteur brise les préjugés occidentaux sur les geishas et
nous fait découvrir un monde à la fois terrible et fascinant régie par des
codes.
Nous suivrons une héroïne ultra attachante dans sa vie
malheureuse, son initiation et sa vie de geisha.
Ma note pour ce livre :
5/5
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