mardi 30 avril 2019

Un monde sans fin - Ken Follett


Titre du livre :
Un monde sans fin
Auteur :
Ken Follett
Editions :
Robert Laffont, Le livre de poche
Genre :
Roman historique
Date de sortie :
2009
Pages :
1285
Thèmes :
Moyen âge, Angleterre, ambition, liberté, construction, vie monacale

Résumé éditeur :
1327. Quatre enfants sont les témoins d’une poursuite meurtrière dans les bois : un chevalier tue deux soldats au service de la reine, avant d’enfouir dans le sol une lettre mystérieuse, dont la teneur pourrait mettre en danger la couronne d’Angleterre. Ce jour lie à jamais leurs sorts... L’architecte de génie, la voleuse éprise de liberté, la femme idéaliste, le guerrier dévoré par l’ambition : mû par la foi, l’amour et la haine, le goût du pouvoir ou la soif de vengeance, chacun d’eux se bat pour accomplir sa destinée dans un monde en pleine mutation – secoué par les guerres, terrassé par les famines, et ravagé par la Peste noire. Avec Un monde sans fin, Ken Follett nous offre une nouvelle fresque historique aussi séduisante et captivante que Les Piliers de la Terre, cette superbe épopée romanesque qui avait pour cadre l’Angleterre du xiie siècle.

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Mon avis :
Ken Follett est un de mes auteurs préférés.
Oui mais voilà, depuis ma lecture de Les Piliers de la terre il y a deux ans, je n'avais rien lu de l'auteur, et les 1300 pages d'Un monde sans fin m'intimidaient énormément.
Je suis ravie de vous annoncer que j'ai retrouvé le même plaisir intact à la lecture de celui-ci que pour les Piliers de la terre.

Ce que j'adore par-dessus tout avec Ken Follett c'est qu'il arrive à m'immerger pleinement dans son histoire dès le prologue. Avec lui pas besoin d'attendre 100 ou 200 pages pour être dans l'histoire, il capte d'entrée de jeu mon attention. Et sur un pavé de 1300 il me semble que c'est un exploit assez important pour être souligné.


La présentation des personnages est claire, limpide. L’auteur nous facilite l’identification et tant mieux car il y en a beaucoup.

Lorsque l'on rencontre Gwenda elle n'est qu'une enfant de 8 ans. Elle est la fille d'un homme peu scrupuleux, un horrible personnage. Sa famille est pauvre et pour survivre Gwenda est obligée de voler, encouragée par son père dans ses méfaits.
Dans une des premières scènes on assiste à la cérémonie religieuse de la Toussaint dans la cathédrale de Kingsbridge. Sont réuni des gens fortunés, chevaliers, comtes, hommes d'église et gens du peuple.
Gwenda est envoyé par son père dans la foule pour dérober une bourse pleine de pièces, attaché à la ceinture d'un homme, le chevalier Sieur Gerald.

Après la célébration de la Toussaint, c'est là que tous nos personnages (enfants) vont se rencontrer, et être liés par un secret. Alors qu'ils sont en forêt, Merthin, Wulfric, Caris et Gwenda sont témoins d'une violente scène, ils voient un chevalier tuer deux soldats de la reine. Celui-ci blessé, va demander aux enfants de l'aider à enfouir dans le sol une lettre mystérieuse.
Et voilà que nos protagonistes sont liés à jamais par ce secret dont ils ignorent l'ampleur, et dont nous lecteurs, devront attendre plus de mille pages pour le découvrir.

Le personnage de Caris m’a le plus marqué. Elle ne veut pas consacrer sa vie à un homme, elle ne veut pas d'un maître, elle veut un amant, vivre aux côtés de Merthin sans les contraintes du mariage. (p.359)
Ken Follett met en scène autant de personnages masculins que féminins. Ici c'est Caris qui porte tout le roman. Elle est la figure emblématique du travail, de l’humilité, et de la détermination.

À travers ses personnages féminins Ken Follett illustre bien la difficulté pour celles-ci de se soustraire à l'autorité paternelle. Tout au long du bouquin, chaque petite victoire sera immédiatement durement payée. Les femmes fortes et intelligentes, apportant des idées nouvelles, ou tout simplement en faisant les choses différemment, seront accusées de paganisme et de sorcellerie.

Le roman se déroule sur 34 ans de 1327 à 1361, en Angleterre principalement mais aussi en France quelque temps.
Le roi Henri II d’Angleterre a déclaré la guerre à la France.
Il a besoin de toutes les ressources nécessaires pour la financer. (p.450)
On a l'impression de lire des chroniques historiques tant certaines scènes sont très détaillées et précises, sur la gestion du couvent par exemple, du prieuré, du déroulement de la foire...

Les drames et les catastrophes s’enchaînent : un toit de la cathédrale qui s'écroule, puis c’est le pont de la ville. L’écroulement du pont est une grande catastrophe, et fait de nombreux morts. Cette scène dramatique est particulièrement marquante.
Suite à l’effondrement du pont, Godwyn pense que c'est une punition divine pour les péchés des habitants et que c’est dû au laxisme des moines et des religieuses. Du coup il décide fermement de la séparation des deux.

L’auteur démontre bien l’importance du pont et de sa reconstruction car il relie le comté du Shiring à celui de Kingsbridge, et sans pont la foire de Kingsbridge est compromise. Celle-ci a des retombées économiques plus qu’importantes pour les habitants.
Merthin est un architecte, descendant des premiers bâtisseurs de la cathédrale d’origine. C’est un homme visionnaire, qui devra se battre pour faire entendre ses idées novatrices. Il va être très lié à Caris, d’ailleurs tous les personnages ont un lien.

Caris se rend à la foire de Shiring pour vendre sa bure. Étant donné que la foire de Kingsbridge est très peu fréquentée après l'effondrement du pont. Elle y apprend auprès d'un vendeur de tissu italien qu'il utilise de la garance pour colorer le tissu en rouge et de l'alun pour fixer la couleur (minerai venu de Turquie).
Pour le bleu, les anglais utilisent de la guède et le marchand lui parle de l'indigo qui vient du Bengale, acheté à Alexandrie par les italiens.

La religion et la vie paroissiale a une place importante dans le roman. Tout tourne autour de la cathédrale, ce sont les moines qui ont la main mise sur la gestion de la ville. L’auteur aime appuyer là où ça fait mal, et il adore taper sur l’église et ses représentants. Il dépeint des moines cupides et des hauts dirigeants de l’église corrompus et vils.

[élément spoilant]
La terrible épidémie de peste venue d'Italie arrive à Kingsbridge (encore un coup dur).
Les habitants de la ville vont devoir affronter cette terrible calamité dont ils ignorent tout. Et c’est Caris qui va briller par son sang-froid et son professionnalisme. Elle va veiller et apaiser les malades. Je tenais à parler de la peste car c’est un passage dans le roman qui est très poignant et je ne m’y attendais pas.
[fin de spoil]

En bref dans cette fresque vous aurez un aperçu de pleins de thèmes différents : la vie au couvent, les travaux et réparations, l’architecture, la guerre entre Angleterre et France, les tactiques et stratégies militaires, le commerce, la vie de la ferme, la pauvreté, le travail, la religion, le filage et la teinture des textiles, la place de la femme, la mort, la maladie.

Les personnages sont marquants, entre amour impossible, cruauté, désir de vengeance, combat pour la liberté, querelles et secrets, c’est une fresque immense au rythme effréné, impossible de s’y ennuyer.

Si j’ai un reproche à faire ce serait celui-ci : le manque de profondeur psychologique et de nuances. Le méchant est très méchant. De plus, tout comme pour Les piliers de la terre, je ne mets pas un 5/5 car je n’aime pas les scènes de viol à répétition, ni la façon de décrire systématiquement les seins des femmes.

Ce que j’ai le plus aimé :
► le destin fascinant des personnages
► le personnage de Caris, une femme remarquable
► les détails historiques sur la vie de l’époque

Ce que j’ai moins aimé :
► un petit manque de profondeur psychologique.
► scènes de viol répétitives

Est-ce que je vous le conseille ?
Oui car c’est une fresque historique palpitante et passionnante !

Citations :
Caris à Tam (hors la loi)
" Je crois que mes actes deviennent partie inhérente de moi-même. Lorsque je suis courageuse et forte, que je prends soin des enfants, des malades et des pauvres, je deviens meilleure ; mais quand je suis cruelle ou lâche, quand je raconte des mensonges ou que je me saoule, je me transforme alors en une personne de peu de valeur et je ne me respecte plus. Telle est la récompense divine et c'est en cela que je crois."

" Tout être humain recèle en lui une force qui le retient d'agir ainsi. C'est la capacité... non, l'émotion intime qui l'incite à ressentir la douleur d'autrui. C'est un sentiment plus fort que soi. Vous sir Grégory, vous ne sauriez violer une femme car vous ressentiriez son angoisse et son horreur et vous souffririez avec elle point cela vous empêcherait de lui faire du mal. Pour cette raison, vous seriez incapable de tuer ou de torturer. En revanche, celui qui ne possède pas cette faculté n'est pas un homme au sens que nous donnons à ce terme, quand bien même il marche sur ses deux jambes et s'exprime dans notre langue. En ce qui me concerne, ajouta-t-elle d'une voix moins forte, en se penchant vers son interlocuteur, je ne coucherai pas avec un animal ! " à propos de Ralph.

En quelques mots :
Encore un excellent moment de lecture passé avec un roman historique de Ken Follett. On suit des personnages aux destins tumultueux, on vit et on apprend avec eux. Les drames et les catastrophes s’enchainent dans cette fresque monumentale et j’adore voir les personnages évoluer. J’ai eu comme un pincement au cœur en les quittant.


Ma note pour ce livre :
4,75/5

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