Je
suis contente de vous retrouver pour un article Alerte Pépite
Littéraire. C’est un rendez-vous que j’ai initié avec ma vidéo sur
la trilogie du Siècle de Ken Follett que vous pouvez aller voir par ici Alerte Pépite Littéraire :
la trilogie du siècle de Ken Follett. Ou voir aussi mon article ici : Aux
portes de l'éternité
Qu’elle
soit classique ou contemporaine, pour moi une pépite littéraire c’est plus
qu’un coup de cœur, c’est une œuvre de la littérature qui apporte quelque chose
en plus, qui se démarque par son imprégnation dans son époque et qui nous a
profondément marqué. Partageons nos pépites littéraires !
Titre
du livre :
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Salammbô
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Auteur :
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Gustave
Flaubert
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Editions :
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Pocket
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Genre :
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Roman /
classique littérature française
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Date de
sortie :
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Avril 1998
(pour mon édition)
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Pages :
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336
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Thèmes :
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Roman historique,
Carthage, orientalisme, amour impossible, guerre punique,
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Résumé (source :
livredepoche.com)
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Mon
avis :
|
De
Gustave Flaubert nous connaissons bien Madame Bovary ou bien L’éducation
sentimentale, mais nous connaissons un peu moins Salammbô. Et pourtant c’est
bien celui dont je me souviens le plus tellement il m’avait envoûté. J’utilise
souvent l’adjectif envoûtant mais croyez-moi pour ce livre il prend vraiment
tout son sens.
Dans ce
roman Flaubert réussi à ressusciter la cité antique de Carthage et nous emmène dans un épisode de la première guerre
punique qui opposait les Carthaginois et les Romains. Ici nous sommes dans un
conflit interne entre les Carthaginois et les mercenaires qui ont participé à
la première guerre punique. Ces derniers sont venus réclamé leur solde au chef
de Carthage, mais ils vont être lésés, en gros ils se sont fait arnaquer ce qui
mène au conflit interne.
Ensuite
nous avons Salammbô. Lorsqu’elle apparaît elle attire le regard de tous les
hommes présents et captive l’attention de tous les soldats. Salammbô est la
fille du chef de guerre de Carthage, le chef Hamilcar. C’est une jeune vierge
très pieuse, complètement dévouée au culte de la déesse Tanit, une des trois
déesses protectrices de Carthage. Les descriptions qui sont faites de Salammbô et
de ses toilettes, de ses parures sont magnifiques. Flaubert a le sens du détail
et ce n’est pas peu dire. Il pare son héroïne de soieries, de textiles très
fins, de perles et de bijoux époustouflants. Et ce qui ressort de l’aspect
physique de Salammbô c’est une grâce et une beauté sublime mais lointaine et inaccessible.
Salammbô
est un personnage lunaire, et d’ailleurs Flaubert la met souvent en scène de
nuit alors qu’elle prie la déesse Tanit sous les étoiles. Elle dévoue sa vie au
culte de Tanit, la déesse de la fécondité et de la croissance. Et d’ailleurs à
bien des égards on peut souvent confondre Salammbô et Tanit.
Salammbô,
même si elle n’est pas présente dans tous les chapitres est une héroïne qui m’a
marqué car c’est avant tout une présence, elle brille d’une aura quasiment
mystique.
Elle va
vivre une histoire d’amour impossible avec Mâtho qui est un jeune Libyen, chef
des mercenaires. Il a été complètement subjugué par sa beauté dès l’instant où
il l’a aperçu. Il va commettre l’outrage de dérober le vol du voile de Tanit
qui est un objet sacré, cela dans le but d’attirer l’attention de Salammbô.
Dans ce
roman Flaubert nous fait la démonstration de tout son talent narratif. Tel un
peintre, il fait renaitre la cité antique de Carthage et nous donne à voir les
édifices, le port et les jardins. Avec des descriptions très détaillées, il
nous donne à voir des tableaux magnifiques. Il réussit à nous imprégner de
splendides images qui aujourd’hui encore sont gravées dans mon esprit. Il a
fait renaitre Carthage et toute l’atmosphère qui s’y rattache.
Grâce
à des recherches historiques très poussées, en effet il a passé environ six ans
de sa vie à se renseigner et à lire des ouvrages sur Carthage et sur les
guerres puniques. Il a également effectué de nombreux voyages en Tunisie.
On ne
peut vraiment pas nier que c’est un roman historique extrêmement bien documenté.
Et peut-être un peu trop selon ses détracteurs.
Mais
pour moi c’est plus que ça. C’est presque un roman de l’imaginaire car en effet
j’ai rarement lu un texte avec une telle puissance évocatrice. Cela fait treize
ans que je l’ai lu et j’ai encore des images bien nettes dans mon esprit. J’ai
été époustouflé par la puissance évocatrice phénoménale que l’on trouve dans ce
livre, avec des descriptions très riches, parfois longues. Il faut s’en
imprégner pour bien visualiser les choses.
Ce n’est
pas une lecture facile et le lecteur moderne aura sans doute du mal avec ce
style littéraire, mais pour moi c’est une pépite.
Avec une
trame narrative digne d’une tragédie, 15 chapitres, des épisodes guerriers
sanglants et très violents, l’incarnation du pouvoir et des opprimés, l’opposition
entre le sacré et le profane avec le vol du voile de Tanit, mais aussi
évidemment avec l’amour impossible entre Salammbô et Mâtho. On sent que ces
deux personnages filent inexorablement vers le destin avec une fin déchirante !
Tel un
peintre, un tragédien, un historien, Gustave Flaubert avec Salammbô nous offre un roman magnifique. Ce roman a fait
polémique lors de sa sortie en 1862 car bien loin du courant du réalisme de l’époque,
le lecteur ne pouvait pas s’identifier et se retrouver dans cet univers
antique. Très critiqué, l’auteur a dû se justifier à de nombreuses reprises
auprès de ses contemporains car Salammbô représentait une « rêverie
orientale » qui étonnait à l’époque.
Pour moi
c’est un grand roman de la littérature française. Gustave Flaubert est l’auteur
qui a ressuscité Carthage et créée Salammbô une héroïne littéraire mystérieuse,
mystique et à l’aura presque divine. Ça restera un de mes classiques préférés.
Je sais
que les principales critiques de ce livre sont que le style est trop pompeux,
les descriptions interminables et les personnages trop distants, trop lointains
pour s’identifier. Et je peux comprendre tout ça, mais personnellement j’ai
trouvé que c’est un roman à l’esthétisme fabuleux. Salammbô est profondément ancré dans mon imaginaire et j’y
suis très attachée.
J’ai d’ailleurs
eu la chance d’aller en Tunisie et de visiter les ruines de Carthage quelques
années après l’avoir lu. Et je peux vous dire que j’avais encore les mots de l’auteur
en tête et j’ai passé un moment vraiment envoûtant.
Je termine
en vous disant que Salammbô est un roman magique qui vous emmènera bien loin.
Citations :
|
En quelques mots :
|
« un
roman magique qui vous emmènera bien loin »
Ma note pour ce livre :
5/5
|
Mon avis en vidéo :)
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