dimanche 6 mai 2018

Toutes blessent, la dernière tue - Karine Giebel - Une grosse claque

 


« Toutes les heures blessent, la dernière tue. Mais j'ai aimé celles passées auprès de vous. »

Titre du livre :
Toutes blessent, la dernière tue
Auteur :
Karine Giebel
Editions :
Belfond
Genre :
Roman noir
Date de sortie :
Mars 2018
Pages :
736
Thèmes :
Drame, violence, culpabilité, amnésie, esclavage moderne, servitude, femme, maltraitance

Résumé éditeur :
Maman disait de moi que j'étais un ange.
Un ange tombé du ciel.
Ce que maman a oublié de dire, c'est que les anges qui tombent ne se relèvent jamais.
Je connais l’enfer dans ses moindres recoins.
Je pourrais le dessiner les yeux fermés. Je pourrais en parler pendant des heures.
Si seulement j’avais quelqu’un à qui parler…

Tama est une esclave. Elle n’a quasiment connu que la servitude.
Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer.
Une rencontre va peut-être changer son destin…

Frapper, toujours plus fort.
Les détruire, les uns après les autres.
Les tuer tous, jusqu’au dernier.

Gabriel est un homme qui vit à l’écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures.
Un homme dangereux.
Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique.
Qui est-elle ? D’où vient-elle ?

Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite !
Parce que bientôt, tu seras morte.

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Mon avis :
Toutes blessent, la dernière tue est un roman noir, fort et engagé autour d’une question taboue : l’esclavage humain en France aujourd’hui, issu du trafic d’humains en Afrique du Nord.

Quelle lecture intense et dramatique ! C'est avec beaucoup d'émotion que je termine mon premier Karine Giebel. Je découvre l'auteure avec ce roman très noir et puissant. Mon verdict ? Une grosse claque, une putain de lecture, j'ai adoré ! 
L’auteure nous raconte l'histoire de la petite Tama, née au Maroc et vendue par son père alors qu’elle n’a que 8 ans. Elle devient « domestique » dans une famille française, les Charandon. Tama n’a pas de vie, elle se lève avant toute la famille pour tout préparer, elle s’occupe de toutes les taches ménagères et doit assurer le rôle de nounou auprès du plus jeune garçon. Elle dort à même le sol dans la buanderie et ne possède rien.

En parallèle de Tama, on suit l’histoire d’un homme mystérieux. Gabriel retient une femme blessée, prisonnière, on ne sait pas grand-chose d’eux. On devine que Gabriel est un homme extrêmement blessé qui commet des crimes. On découvre son histoire au fil du roman et je n’en dirais pas plus sur Gabriel, mieux vaut se laisser surprendre par cette partie de l’histoire.

Jamais un livre ne m’a fait ça. J’étais en pleurs pendant les 300 premières pages du roman. Mes larmes coulaient et pourtant je pleure rarement devant un bouquin. L’auteure y va très fort dès le début, elle met la dose de violence et met en scène Tama, un vrai puching ball vivant.
Je vais commencer d’emblée en vous parlant du point négatif que j’ai trouvé ; il y a trop de violence. Bien plus qu’un humain puisse en supporter. Bien plus que mon petit cœur de lectrice sensible ne peut en supporter. Je me suis dit à un moment donné, c’est bon là Karine on a compris, on fait une overdose, c’est malsain. Elle ne ménage pas son lecteur.
Vous serez d’emblée dans l’ambiance, dès le prologue qui est très intense, et qui m’a bouleversé en 2 pages.

La narration à la 1ère personne du point de vue de Tama augmente le côté malaisant car on est directement confronté au quotidien de cette petite fille qui vit l’enfer avec sa « famille » d’accueil, qui ne sont autre que ses bourreaux, ses esclavagistes.

Les deux intrigues entremêlées forment un ensemble passionnant, l’auteure maitrise vraiment son suspense et son histoire sur le bout de sa plume. J’ai adoré le style de Karine Giebel, elle a un talent fou et je lirai d’autre de ses livres.

Dans toute cette horreur elle parle aussi d'amour et fait ressortir des fragments d'humanité chez certains personnages. Des blessures, des fêlures. Des personnages abîmés. L'auteure passe de l’ombre à la lumière.

C’est une course effrénée vers la liberté et l'amour.

Malgré les violences et les humiliations subies, Tama survit, grâce à son esprit et son cœur pur. Une survivante. Une déracinée. Une esclave. Son quotidien est un enfer, jusqu’à une rencontre qui lui mettra un peu de baume au cœur. Mais l’enfer recommence, encore et encore. Un cauchemar. 
Colère, frustration, dégout.

Karine Giebel nous offre un roman engagé, Toutes blessent, la dernière tue c’est la dénonciation de la servitude et de l'esclavage moderne, une réalité en France pourtant ignorée. Je veux lire d’autres romans engagés comme celui-là.

Les pages défilent, les larmes coulent, le cœur se brise, la colère nous emporte, et au final c’est un livre qui laisse sa marque dans mon esprit, et j’aime qu’une lecture me fasse ça.

Ce roman m'a tué mais j'ai aimé les heures passées avec Tama. On a tellement envie de la protéger et qu'elle s'en sorte ! 

Ce que j’ai le plus aimé :
► Tama et son incroyable force mentale.
► Les émotions fortes et l’empathie ressenties tout au long de ma lecture
► le suspense et l’intrigue de fou

Ce que j’ai moins aimé :
► une overdose de violence

Est-ce que je vous le conseille ?
Malgré une overdose de violence et étant une grande sensible, oui je vous le conseille, à tous, car l’auteure dénonce l’esclavage moderne, un sujet très important abordé à travers une intrigue très prenante.

En quelques mots :
Un roman puissant, unique et engagé. Une grosse claque. Une lecture que j’ai dévorée. L’histoire de Tama est bouleversante, c’est une femme détruite physiquement et mentalement qui malgré la cruauté de ses bourreaux ne cesse jamais de croire en l’amour.



Ma note pour ce livre :
5/5

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