Fausto Brizzi est un auteur italien, scénariste,
réalisateur, producteur plusieurs fois récompensé. Ses deux premiers romans ont
connu un joli succès et ont été traduits dans une trentaine de langues :
Les beignets d’Oscar (2015) et Mes 100 jours de bonheur (2016). Aimer trois
fois par jour est son troisième roman.
Titre
du livre :
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Aimer
trois fois par jour
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Auteur :
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Fausto
Brizzi
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Editions :
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Fleuve
Editions
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Genre :
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Roman
contemporain
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Date de
sortie :
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Mai
2016
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Pages :
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297
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Thèmes :
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Dépression,
remise en question, suicide, amitié, amour, bonheur
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Résumé éditeur :
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Il existe une différence fondamentale entre aimer quelqu'un
et le rendre heureux. À plus de quarante ans, un mariage conjugué au passé, des
enfants distants et une dépression à son actif, Diego Anastasi l'ignore encore.
Comme sa vie ne ressemble désormais guère à une partie de plaisir, il cherche du réconfort auprès de ses proches et fait une découverte inattendue : peu nombreux sont ceux qui désirent prendre réellement soin de lui. Or, Diego aussi était souvent aux abonnés absents pour apporter du soutien à autrui...
Alors qu'il peine à voir la lumière au bout du tunnel, la rencontre avec un inconnu va changer la donne : et si le bien-être personnel passait par le bien-être des autres ?
Convaincu de tenir la clé de sa rédemption, Diego se lance corps et âme dans sa nouvelle mission : créer le bonheur de ses proches.
Comme sa vie ne ressemble désormais guère à une partie de plaisir, il cherche du réconfort auprès de ses proches et fait une découverte inattendue : peu nombreux sont ceux qui désirent prendre réellement soin de lui. Or, Diego aussi était souvent aux abonnés absents pour apporter du soutien à autrui...
Alors qu'il peine à voir la lumière au bout du tunnel, la rencontre avec un inconnu va changer la donne : et si le bien-être personnel passait par le bien-être des autres ?
Convaincu de tenir la clé de sa rédemption, Diego se lance corps et âme dans sa nouvelle mission : créer le bonheur de ses proches.
Mon
avis détaillé :
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C’est
en touchant le fond que notre personnage principal Diego, va prendre conscience
qu’il a le pouvoir de changer les choses et qu’il n’est pas trop tard pour
profiter de sa vie et de ses proches. C’est parfois au détour d’une rencontre inattendue
ou lors d’une conversation profonde avec un inconnu que l’on ouvre les yeux. Le
déclic survient souvent lorsque l’on s’écarte du chemin habituel.
Je
dois dire que j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre. Pour moi il y a clairement
deux parties distinctes dans ce roman.
La
première partie traite du mal être de Diego et de sa descente aux enfers. Nous
le suivons lors de plusieurs séances chez son psychiatre lors desquelles il va
se livrer sur son enfance et remonter le fil de son passé afin de mieux
comprendre l’homme qu’il est maintenant. Le ton qu’il utilise est tantôt ironique
tantôt émouvant. Et c’est ce qui fait que tout cette première partie sur
la dépression en elle-même est très poignante. On a un homme qui tombe en dépression
et se retrouve en totale solitude, ses amis et sa famille semblent l’ignorer et
minimiser ses problèmes. Lui qui ne pensait que ça ne lui arriverait jamais il
se retrouve en séances à parler de son enfance avec un psychiatre. Son psychiatre
qu’il désigne de façon très flatteuse « le rat géant », « le
petit castor », « le rongeur ». Comme beaucoup, Diego a des
préjugés sur la dépression et les personnes qui en souffrent, jusqu’au jour où
ça lui tombe dessus, il utilise la moquerie et
le ton ironique comme moyen de défense. C’est
donc avec pas mal d’autodérision que le personnage commence sa
propre analyse avec son psychiatre.
[D’ailleurs petite remarque personnelle :
je ne sais pas si c’est une erreur de traduction ou un choix de l’auteur mais
pendant tout le roman le personnage va parler de lui comme « déprimé »,
jamais n’est utilisé le terme « dépressif ». Or ces deux termes sont à
nuancer fortement selon moi, après je ne sais pas si cette nuance existe en
italien mais j’avoue quand même que ça m’a énervé de lire ce terme « déprimé »
au lieu de « dépressif ». Est-ce un choix de l’auteur et dans ce
cas-là il minimise lui aussi la dépression ou bien est-ce que c’est son
personnage qui use encore une fois de dérision vis-à-vis de lui-même et
qui n’accepte pas finalement la maladie dont il souffre ? Je ne sais pas c’est
bizarre, éclairez-moi si vous avez un avis sur le sujet !] Lors de
son analyse, Diego revient sur des passages importants de son enfance avec son
recul d’adulte, il nous livre par exemple une déclaration d’amour posthume à
son grand-père, ce passage est vraiment très émouvant.
J’ai
trouvé toute cette première partie qui traite de la dépression intéressante. L’auteur utilise des chiffres, on a
du factuel sur cette maladie, il nomme aussi
des personnes célèbres qui ont souffert de ce « mal de vivre ». Bref
j’ai trouvé que c’était bien fait. A la
fin de la première partie Diego est au plus bas, il fait face à l’incompréhension totale de ses proches
qui frôle parfois avec de l’indifférence. Au
plus bas moment de sa dépression il va envisager le suicide.
A
partir de cet évènement, nous entrons dans ce que j’appelle la deuxième partie
du roman. Diego rencontre Massimiliano. Ce personnage est d’une importance capitale
car il va presque remplacer le rôle du psychiatre de Diego. Massimiliano va lui
ouvrir les yeux et le forcer à regarder la vérité en face. Qu’a-t-il fait de
bien pour ses proches récemment ? A-t-il été suffisamment présent pour eux ?
Il va l’amener à le faire réfléchir et lui montrer que la démarche du pardon est essentielle dans l’optique
d’aller de l’avant. Diego reproche à ses proches de ne pas avoir été là pour
lui mais lui, était-il là pour eux ? Diego va tenter d’apporter du bonheur
à son entourage. Il va s’y prendre de façon extrêmement maladroite et ne va pas
forcément utiliser les bons moyens pour y arriver. Via des mises en scène, des
trucages, et des mensonges, tous ses efforts pour régler les petits problèmes
de ses proches vont lui retomber dessus. Cette partie m’a moins plu que la
première car je n’ai pas compris pourquoi Diego employait ses moyens là. Apporter
du bonheur va devenir comme une thérapie. Diego a l’esprit occupé et de ce fait
il n’a plus le temps de penser à son propre malheur. En effet dans cette
deuxième partie, on ne parle plus du tout de la dépression et de la
psychanalyse. J’ai eu l’impression que sa dépression disparaissait comme par
magie et du coup j’ai trouvé que le traitement de la maladie et surtout de la guérison manquait de nuances.
J’ai
tout de même beaucoup aimé ma lecture et la fin du roman. On a un joli message
de fin, un peu idéaliste mais c’est le genre de fin qui fait du bien et qui
fait réfléchir sur les priorités de la vie. Souvent on cherche le bonheur trop
loin alors qu’il est juste sous nos yeux, mais c’est bien de s’en rendre compte
soi-même, ça fait avancer. Nous avons également un beau discours sur l’amitié.
Pour conclure, l’auteur arrive à parler
de la dépression de façon très juste avec le thème de la solitude, de l’incompréhension
des proches vis-à-vis de la maladie, des préjugés que l’on avant que ça nous
arrive. Attention ce n’est pas un livre « médical » même si l’auteur
s’est bien renseigné sur la dépression, le traitement de la guérison reste
cependant selon moi trop idéalisée et manquant de nuances.
C’est un livre positif
dans lequel on passe de l’ombre àla lumière, du noir au blanc. J’ai
vraiment beaucoup aimé ma lecture, ça se lit très bien, la plume de l’auteur
est géniale, à la fois juste, émouvante, il arrive aussi à mettre des petites
touches d’humour. L’auteur nous embarque dans une histoire formidable, très
bien écrite. Ce livre ne m’a pas laissé indifférente et je ne peux que vous le
recommander.
Par
contre encore une fois on a un titre traduit en français qui n’a rien à voir
avec le titre VO puisque que le titre en italien donne : « Si vous m’aimez ».
J’aimerais bien savoir comment on est passé de « Si vous m’aimez » à « Aimer
trois fois par jour ».
Citations :
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« Je découvrais à mes dépens que le proverbe ‘c’est
dans le besoin qu’on reconnaît ses vrais amis’ avait un fond de vérité. Non que
je mette en doute leur affection à mon égard mais le fait est qu’aucun ne me
lançait de bouée de sauvetage. Entre autres parce que aucun ne pensait que
j’étais vraiment en train de me noyer. Je vous l’ai dit, j’avais moi-même
toujours sous-évalué le potentiel destructeur de la dépression. » p.95
« Il est inutile voire impossible d’expliquer la
dépression à qui ne l’a pas vécue. » p.125
En quelques mots :
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Un ouvrage
touchant sur un homme qui va connaître l’enfer de la dépression puis remonter
la pente en se consacrant au bonheur de ses proches. C’est avec une vision idéaliste
que l’auteur nous délivre des messages positifs sur l’amitié et sur le bonheur.
Un roman qui m’a émue et qui m’a fait passer un excellent moment. Une très
belle histoire à lire !!
Ma note pour ce livre :
4,5/5
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