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mercredi 14 septembre 2016

La vérité sur l'affaire Harry Québert - Joel Dicker


Ça ne fera que la 1180ème critique de ce livre, encore une fois j’arrive après la tempête Harry Québert. Je vais être honnête avec vous, ce n’est pas la lecture de folie à laquelle je m’attendais. J’en avais tellement entendu parler, on me l’avait conseillé, tout le monde en parlait comme THE livre à lire… Mon verdict : ennui total. Je vais essayer de vous expliquer mon ressenti sur le livre plus en détail.

Titre du livre :
La vérité sur l’affaire Harry Québert
Auteur :
Joel Dicker
Editions :
De Fallois poche
Genre :
Roman
Date de sortie :
Avril 2014
Pages :
855
Thèmes :
Enquête, processus d’écriture, littérature, amour

Résumé éditeur :

À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente: il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois.
Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?
Sous ses airs de thriller à l'américaine, La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert est une réflexion sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.

Mon avis :

Etant donné le succès littéraire et tout l’engouement qu’a suscité ce roman, je m’étais imaginé une histoire de folie et je pensais vraiment que je serai embarquée dans ma lecture du début à la fin avec empressement... bref j’avais beaucoup d’attente et je voulais comprendre pourquoi ce livre était aussi populaire et aussi prisé. Honnêtement je m’interroge toujours. Je m’attentais à un chef d’œuvre de la littérature !

Alors globalement c’est vrai que c’est une histoire assez sympa avec des thèmes intéressants comme le syndrome de la page blanche, les éditeurs impitoyables, les arnaques littéraires. On a une mise en abyme du travail de l’écrivain à travers le personnage de Marcus qui écrit son roman en même temps que progresse l’enquête.
L’histoire en elle-même est assez recherchée, ou du moins le dénouement. J’ai lu les 100 dernières pages avec beaucoup plus d’intérêt que le reste du livre. On sent que l’auteur s’est creusé la tête pour nous offrir un dénouement de qualité et créer un effet de surprise. L’auteur nous emmène gaiement de fausse piste en fausse piste, Joël Dicker aime balader son lecteur.

L’action principale se déroule dans la ville d’Aurora, où chaque habitant à tour de rôle a l’air suspect du meurtre de la jeune Nola. C’est un village dans lequel on sent que chaque habitant cache un secret, on sent les non-dits, on sent qu’il a y un mystère qui plane autour de cette histoire et c’est dans ce contexte que Marcus va devoir enquêter et démêler le vrai du faux. L’enquête pour découvrir ce qui est arrivé à Nola est rouverte 33 ans plus tard, on se doute bien que la découverte de son corps 33 ans après va déranger du monde et poser des problèmes à certains.

J’en viens à ce qui m’a déplu :
Les personnages : je les ai tous détesté. Je ne me suis pas attaché un seul instant aux personnages principaux, Nola m’a tout de suite agacé car elle passe vraiment pour la jolie petite blonde écervelée et niaise au possible. Mais bizarrement tous les hommes à Aurora fantasment sur elle, oh oui elle est tellement belle, tellement candide…c’est normal qu’elle attire tous les vieux lubriques du village.
J’ai détesté Marcus car très imbu de lui-même, trop à la recherche du profit et de la gloire. Finalement on ne va pas se mentir, toute sa quête de vérité était intéressée non ?
La chose qui m’a agacé au possible avec le personnage de Marcus et c’est quelque chose que je remarque assez souvent dans les thrillers, c’est le rôle du gentil écrivain qui débarque dans une enquête policière et qui comme par hasard la fait avancer. On a l’impression que la police est incompétente. Je me suis très vite posé les questions suivantes : pourquoi n’a-t-elle pas fait son travail correctement il y a 33 ans ? et pourquoi il a fallu que notre génialissime écrivain débarque à Aurora et aille interroger les bonnes personnes 33 ans après pour que l’enquête avance ? voilà pourquoi la fin ne m’a pas vraiment surprise (if you know what I mean).
C’est quelque chose que je déteste dans les livres à enquêtes policières ; la tierce personne qui débarque et qui fait le travail de la police de façon plus efficace qu’eux. Je ne trouve pas ça crédible pour un sou.
Finalement et bizarrement celui que j’ai le moins détesté c’est Harry Québert.
Quant aux personnages secondaires, je les ai trouvés très clichés. La mère de Marcus par exemple qui est sans cesse sur son dos à essayer de le caser, très préoccupé par le mariage et le qu’en dira-t-on et légèrement homophobe, bref une caricature grotesque de la mère juive.

L’histoire d’amour entre Harry 34 ans et Nola 15 ans : oh my god mais qu’est-ce que c’est que ça ? Leur histoire d’amour est décrite avec tellement de niaiserie que ça en est insupportable. Bonjour la profondeur des sentiments.

- Nola chérie, - Harry chéri, - je vous aime, - je vous aime aussi mais on ne peut pas être ensemble, - mais pour quelle raison ? enfuyons-nous et tout sera réglé – mon cœur explose d’amour quand je vous vois –

J’en passe et des meilleures…

 J’ai trouvé toute l’histoire extrêmement répétitive, on tournait en rond pendant 500 pages et ça m’a ennuyé, j’ai pensé à abandonner le livre plusieurs fois.

L’écriture de Joël Dicker : je m’attendais vraiment à autre chose pour un Grand prix du roman de l’Académie Française, honnêtement on s’interroge. Ceux qui ont apprécié vous diront que l’écriture est fluide et que ça se lit vite. Oui c’est vrai mais personnellement je l’ai lu vite car j’étais pressée d’en avoir fini et de passer à autre chose. C’est une histoire interminable servie avec du faux suspense et des phrases bateau en veux-tu en voilà ;

« - Nola, toi et moi, c'est impossible. - Pourquoi êtes-vous si méchant avec moi ? Je ne veux plus vous parler ! »

« Vous essayez de me parler d'amour, Marcus, mais l'amour, c'est compliqué. L'amour, c'est très compliqué. C'est à la fois la plus extraordinaire et la pire chose qui puisse arriver. Vous le découvrirez un jour. L'amour, ça peut faire très mal. Vous ne devez pas pour autant avoir peur de tomber, et surtout pas de tomber amoureux, car l'amour, c'est aussi très beau, mais comme tout ce qui est beau, ça vous éblouit et ça vous fait mal aux yeux. C'est pour ça que souvent, on pleure après »

Le style est creux, vide d’émotions et de profondeur. Sans parler des 31 conseils de littérature que nous avons en début de chaque chapitre qui ne font que renforcer mon agacement car je l’ai pris comme une volonté de donner des « leçons de littérature » et j’ai trouvé ça très prétentieux.

Ce livre aura au moins eu le mérite de faire couler beaucoup d’encre car que l’on ait aimé ou non La vérité sur l’affaire Harry Québert l’auteur doit se réjouir que l’on parle de son livre. Le succès de ce roman reste un mystère. J’ai l’impression d’avoir perdu mon temps en le lisant grrr ça m’énerve !!

En résumé, si vous êtes à la recherche d’une pépite littéraire passez votre chemin et ne vous laissez pas amadouer par les prix qu’il a reçu. Je ne peux pas vous recommander ce livre malheureusement, je l’ai détesté.

En quelques mots :

Un récit imparfait, pas dénué d’intérêt mais qui m’a profondément ennuyé. J’ai l’impression d’avoir été trompée par le succès populaire du bouquin et par les prix qu’il a reçu, grossière erreur de ma part. Ce livre est une réussite marketing et commerciale à défaut d’être une réussite littéraire !


Ma note pour ce livre :
1/5







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