mardi 30 août 2016

Quand la nuit devient jour - Sophie Jomain


Tout au long de ma lecture, je savais que j’aurais du mal à m’en remettre. C’est un livre qu’il faut digérer. J’ai aimé ne pas en savoir trop avant de me plonger dans l’histoire, alors je ne vous en dirais pas trop non plus.
Titre du livre :
Quand la nuit devient jour
Auteur :
Sophie Jomain
Editions :
Pygmalion
Genre :
Roman contemporain
Date de sortie :
Avril 2016
Pages :
238
Thèmes :
Dépression, euthanasie volontaire assistée

Résumé éditeur :

"On m’a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens lorsque je m’enfonce une épine dans le pied, décrire l’échauffement d’une brûlure, parler des nœuds dans mon estomac quand j’ai trop mangé, de l’élancement lancinant d’une carie, mais je suis incapable d’expliquer ce qui me ronge de l’intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà.
La dépression. Ma faiblesse.
Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n’est en mesure de m’aider. Dieu, la science, la médecine, même l’amour des miens a échoué. Ils m’ont perdue. Sans doute depuis le début. J’ai vingt-neuf ans, je m’appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir dans trois mois.
Le 6 avril 2016. Par euthanasie volontaire assistée."

Mon avis :

Sophie Jomain explore avec ce roman les vicissitudes d’une âme tourmentée à travers Camille qui souffre d’un mal indescriptible. Une dépression. Ce que vit Camille au quotidien, c’est une torture mentale et physique. Crises d’angoisse, troubles alimentaires, Camille se déteste, elle est en pleine autodestruction. Et aucun traitement, aucun psychiatre n’a réussi à la guérir. La délivrance pour Camille, elle l’attend, et elle a choisi l’euthanasie volontaire assistée. Le décompte a commencé. Et nous lecteur nous l’accompagnons dans ces derniers jours jusqu’à la date fatidique. Ecrit sous forme de carnet de bord au jour le jour, la tension et l’angoisse sont à leur comble plus la date fatidique approche.

Evidemment nous sommes dans un sujet très lourd mais ne vous en faites pas. Les éléments romanesques apportés par Sophie Jomain font qu’on peut sortir la tête de l’eau et respirer.

Une lecture qui suscite énormément de questions sur Camille, comment en est-elle arrivé là ? Comment en arrive-t-on au point de ne plus avoir aucun espoir dans la vie et rien à quoi se raccrocher ? Et qui par extension fait réfléchir à sa propre existence. Même si on a quelques éléments de réponses à travers l’évocation de son enfance, de ses relations avec ses parents, et avec les garçons, personnellement je n’en reviens pas. Camille fait preuve d’une détermination glaciale quant à l’avenir morbide qu’elle envisage et c’est quelque chose qui m’a fait énormément réfléchir. Comment peut-on se haïr à ce point ? Elle dit elle-même que le mal qui la ronge ne peut pas s’expliquer en analysant son enfance ou ses relations parentales, c’est un mal être profond, son âme est bousillée.

Je pense qu’une certaine maturité est requise pour lire ce livre qui m’a profondément chamboulée, rien que d’y repenser j’en ai l’estomac noué.

Honnêtement je n’avais aucune idée de comment ça allait finir et j’avais PEUR de terminer ce livre. Je garde mon ressenti sur la fin pour moi mais ça ne me dérangerait pas d’en discuter avec vous en commentaire ou autre.

Au final je dirais juste que je suis ravie d’avoir découvert et apprécié la plume sublime de Sophie Jomain.

Et enfin merci Sophie Jomain d’avoir écrit ce livre.

Citations :

« Alourdi par la mésestime de soi, l’humain ralentit. Les doutes le font stagner. La peur reculer. Je devais avancer au risque de pourrir de l’intérieur. » p.13
« Les maladies incurables sont généralement visibles à la longue, mais la mienne est sournoise. Elle se cache et donne l’illusion de ne pas exister. Elle est pourtant bien là, chaque jour, chaque nuit. Elle court dans mes veines comme un poison et insuffle à mes poumons un air irrespirable. » p.115

En quelques mots :

Une lecture douloureuse, renversante, qui tord les entrailles mais portée par une plume splendide.


Ma note pour ce livre :
5/5

dimanche 28 août 2016

Au péril de te perdre - Angélique Daniel

Un énorme merci à l’auteur pour avoir eu la gentillesse de m’envoyer son livre ! Oui car ce livre j’en avais entendu que du bien et j’avais très envie de le lire. Je dois avouer que j’ai bien pris mon temps pour le lire et à chaque fois que je l'ouvrais c’était avec une grande joie que je retrouvais Jessy et Megan.


Titre du livre :
Au péril de te perdre
Auteur :
Angélique Daniel
Editions :
Les Nouveaux Auteurs
Genre :
Roman
Date de sortie :
16/06/2016
Pages :
694
Thèmes :
Romance, amour, puissance des sentiments, maladie, combat, séropositivité, liens familiaux

  

Résumé éditeur :

Je m'appelle Megan Crawfords, en 1991, j'avais 16 ans et menais une vie parfaite, réussissant dans mes études et sortant enfin avec le seul garçon dont je pensais être amoureuse depuis toujours : Le beau et populaire Chad. Mais ma destinée n'était pas là. Je le compris en croisant le regard de Jessy, un nouvel élève du lycée. Il me fallut du temps pour parvenir à m'approcher de lui tant il semblait fuir le monde entier alors que mon cœur battait de plus en plus fort pour lui. Finalement un soir, je craquais et me décidais à l'embrasser. Aussitôt, il me rendit mon baiser avant de me repousser avec force. Devant ma volonté à vouloir comprendre sa réaction, il prit la fuite, je le rattrapais.
- Je n'y comprends rien ! Tu ne peux pas prétendre avoir envie de m'embrasser pour fuir comme cela une seconde plus tard. Ce n'est pas juste !
Brusquement, il arrêta sa course, se retourna avant de revenir vers moi.
- Pas juste ! Parce que le monde est juste ? Je vais mourir ! Tu crois que c'est juste ça ! Cria-t-il.
- Qu? Quoi ?
Il se rapprocha davantage. Son visage n'était plus qu'à quelques centimètres du mien.
- Meg, je suis séropositif, j'ai le virus du Sida ; avoua-t-il tout bas pour que personne d'autre ne puisse l'entendre malgré la rue déserte. Alors ne me parle pas de justice !
Il repartit aussi vite que possible, bientôt la nuit l'enveloppa complètement.

Mon avis :

Outre les avis positifs que j’ai entendu sur ce livre, c’est aussi le thème qui m’a interpellé ; une histoire d’amour dont l’un des personnages est atteint du virus du SIDA. Je n’avais jamais lu d’histoire avec ce sujet en toile de fond et ça a piqué ma curiosité. Dans le prologue nous rencontrons Megan, adulte, qui s’adresse à ses enfants ; elle s’apprête à leur raconter son histoire. Le roman est donc construit comme un retour en arrière dans la vie de Megan, de ses 16 ans jusqu’à aujourd’hui, comme un témoignage à ses enfants. Pendant toute l’histoire j’avais bien en tête que Megan s’adressait à ses enfants, et du coup, lors des scènes de sensualité entre Jessy et Megan j’étais un peu mal à l’aise… on ne raconte pas ça à ses enfants !! mais c’est juste une petite gêne que j’ai ressentie et qui ne m’a pas vraiment gâché ma lecture, c’était juste un peu bizarre !
Le roman est découpé en deux livres, le premier consacré à la période adolescente/jeune adulte et dans le second nous retrouvons nos personnages dans leur vie d’adulte. Dès les premières pages nous assistons à la rencontre entre Jessy et Megan. L’attirance qu’il vont ressentir l’un pour l’autre est foudroyante. Oui mais voilà il y a trois problèmes dans l’équation :

-      Megan est en couple avec Chad.

-      Jessy est séropositif et ne s’autorise pas à vivre normalement, il va rejeter Megan.

-      Les parents de Megan sont très vieux jeu et surprotecteurs (notamment le père), accepteront-ils que leur fille fréquente un jeune homme séropositif ?

 Une relation qui s’annonce donc très compliquée, et pourtant ils vont s’aimer malgré tout. L’auteur pointe du doigt les préjugés dont sont victimes les personnes atteintes du VIH et nous montre les aspects terribles de la maladie plus particulièrement comment ces personnes vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête et comment leur vie est impactée que ce soit au niveau social, physique et moral. Et pourtant l’auteur ne fait pas de Jessy une victime, au contraire, à travers sa rencontre avec Megan, il va se laisser aller à vivre une vie presque normale. C’est grâce à Megan que Jessy va s’accomplir, il va trouver la force de se battre, il va reprendre goût à la vie à travers l’amour mais aussi à travers sa passion du dessin. Ce que j’ai aimé c’est que l’auteur lui fait porter plusieurs casquettes, il est certes malade, mais il est aussi tendre, attentionné, romantique, à l’écoute, mais aussi colérique et bourreau des cœurs à un moment (si si vous verrez !). L’auteur n’en a pas fait qu’une victime du Sida (ce dont j’avais un peu peur), elle en a fait un personnage complexe qui fait tout pour tenir Megan à l’écart de sa maladie.

Quant à Megan, on pourrait écrire des lignes et des lignes sur sa détermination, son obstination et son amour sans faille. Elle fera la promesse à Jessy de le sauver. Jusqu’où ira-t-elle pour son grand amour ? N’en fera-t-elle pas un peu trop au risque de s’oublier ? Est-ce que ça en vaudra le coup ?L’auteur a tellement bien réussi à donner vie à ses deux protagonistes. Tout est fait dans le roman pour qu’on aime Jessy et Megan. Ils sont terriblement humains, on s’attache facilement à eux. J’ai vraiment adoré rencontrer Jessy et Megan et suivre leur histoire. Je ne sais pas, il y a comme un lien qui s’est créé, il faut dire qu’on les suit quand même pendant une bonne partie de leur vie. A un moment donné, alors qu’on est vraiment dans leur quotidien d’adulte, j’avoue que je me suis un peu ennuyée… mais peut-être que ce ralentissement était voulu pour qu’on puisse se remettre de nos émotions… et se préparer à celles à venir. Quand le roman s’achève, on a l’impression de quitter des personnages avec qui on a eu une certaine proximité pendant presque 700 pages. Une petite pointe de nostalgie s’installe. A la lecture de ce roman on ne peut que s’interroger ; jusqu’où irions-nous par amour ?

Au péril de te perdre ce n’est pas seulement une magnifique histoire d’amour entre un homme et une femme. C’est aussi un roman sur les liens familiaux et le soutien de la famille dans la difficulté. Nick le grand frère de Megan en est l’exemple même puisqu’il va être d’un soutien illimité et d’une gentillesse incomparable avec sa sœur. J’ai bien aimé ce personnage mais je l’ai trouvé quand même un peu trop gentil, trop parfait (sérieux ça existe un grand frère comme lui ?), il est carrément en opposition avec leur père qui au contraire n’arrive pas à dépasser ses préjugés sur la séropositivité et s’interposera à de nombreuses reprises au bonheur de sa fille.
Le fil conducteur de ce roman c’est véritablement l’espoir. A chaque fois on est à deux doigts de lâcher, de renoncer et puis finalement l’auteur nous redonne envie d’y croire. Elle nous embarque sur des montagnes russes, on oscille entre joie, amour, doute, angoisse, espoir, des hauts, des bas, et ainsi de suite. Le message que je retiens : il faut vivre et aimer chaque jour intensément malgré les épreuves et les difficultés.

 En résumé, c’est avec une plume très simple mais efficace que l’auteur nous livre une histoire d’amour grandiose. C’est avec beaucoup de dialogues, et une écriture simplissime mais agréable qu’on suit Jessy et Megan. L’auteur traite du sujet délicat de la séropositivité et nous montre avec optimisme qu’il est possible d’apprendre à vivre avec cette maladie, avec une bonne dose d’amour et d’espoir.

Un grand merci à Angélique Daniels pour cette belle découverte.

Citations :

« - Quand je croise le regard des jeunes de notre âge, je sais ce qu’ils pensent. Ils se disent que je dois être terrifié à l’idée de mourir… ce n’est pas le cas. Vivre me fait bien plus peur que mourir. Mourir c’est facile, on a juste à se laisser aller à s’éteindre, mais vivre, comment fait-on pour avancer jour après jour avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête ? » p.113

« Vous êtes tellement fusionnels, beaucoup trop. Lorsque je dis qu’elle est toxique, c’est parce qu’elle est capable de vous porter quand tout va bien mais quand ça va mal, elle vous entraine dans un gouffre de noirceur. Vous êtes comparables à un couple d’oiseaux, les inséparables, lorsque l’un meurt, l’autre se laisse mourir pour le rejoindre au plus vite. » 

En quelques mots :

Une belle histoire d’amour puissante qui prend aux tripes, vraiment intense en émotions. Avis aux amateurs de grande et belle romance, ne passez pas à côté de ce livre !! Vous adorerez Jessy et Megan.




Ma note pour ce livre :
4/5





vendredi 26 août 2016

Zoom sur la rentrée littéraire 2016



Bonjour chers lecteurs,

Il est toujours difficile de s'y retrouver parmi tous les titres qui sortent chaque année à cette période, c'est pourquoi je vous propose une petite sélection de 10 titres de la rentrée littéraire 2016 qui m'intéressent le plus. La crainte d'un monde en feu, mettre des mots sur l'horreur, des êtres en quête d'identité, sont parmi les préoccupations qui sont au cœur des ouvrages de nos auteurs français en cette rentrée littéraire.
J'espère que vous y trouverez votre bonheur et que vous ferez de belles découvertes.

N°1: "Un de ses meilleurs livres, un des plus inquiétants aussi"
Titre du livre :
Ecoutez nos défaites
Auteur :
Laurent Gaudé
Editions :
Actes Sud
Catégorie :
roman
Date de sortie :
08/2016
Pages :
288
Prix :
20 €
Résumé :

Un agent des services de renseignements français gagné par une grande lassitude est chargé de retrouver à Beyrouth un ancien membre des commandos d'élite américains soupçonné de divers trafics. Il croise le chemin d'une archéologue irakienne qui tente de sauver les trésors des musées des villes bombardées. Les lointaines épopées de héros du passé scandent leurs parcours – le général Grant écrasant les Confédérés, Hannibal marchant sur Rome, Hailé Sélassié se dressant contre l'envahisseur fasciste... Un roman inquiet et mélancolique qui constate l'inanité de toute conquête et proclame que seules l'humanité et la beauté valent la peine qu'on meure pour elles.

N°2: "Le roman qui domine la rentrée littéraire"  serez-vous tenté par ce roman aux allures de récit policier et aux notes d'humour noir ?
Titre du livre :
Babylone
Auteur :
Yasmina Reza
Editions :
Flammarion
Catégorie :
roman
Date de sortie :
31/08/2016
Pages :
224
Prix :
20 €
Résumé :

« Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C'est l'image d'eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le champagne ou par l'excitation d'être en société, toutes dents exposées. Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d'autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier rire de sa vie. Un rire que je scrute à l'infini. Un rire sans malice, sans coquetterie, que j'entends encore résonner avec son fond bêta, un rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne sommes pas prévenus de l'irrémédiable. »

N°3: "Une puissante histoire de traque dans la taiga aux accents politiques"
Titre du livre :
L’archipel d’une autre vie
Auteur :
Andrei Makine
Editions :
Seuil
Catégorie :
roman
Date de sortie :
18/08/2016
Pages :
288
Prix :
18 €
Résumé :


Une chasse à l’homme à travers l’infini de la taïga, au crépuscule de l’ère stalinienne. Qui est donc ce criminel aux multiples visages que Pavel Gartsev et ses compagnons doivent capturer ?
Insaisissable, le fugitif paraît se jouer de ses poursuivants, qui, de leur côté, s’emploient à faire durer cette traque, peu pressés de retourner au cantonnement. Dans cette longue parenthèse rythmée par les feux des bivouacs et la lutte quotidienne contre les éléments se révélera le vrai caractère de chacun, avec ses lâchetés et ses faiblesses.
Un à un les hommes renoncent, découragés ou brisés par les ruses déroutantes de leur adversaire, jusqu’au moment où Pavel se retrouve seul à la poursuite de cette proie mystérieuse. Une étrange communion à distance semble alors s’instaurer entre ces deux êtres que tout sépare. Lorsqu’il connaîtra l’identité véritable de l’évadé, sa vie en sera bouleversée. La chasse prend une dimension exaltante, tandis qu’à l’horizon émerge l’archipel des Chantars : là où une « autre vie » devient possible, dans la fragile éternité de l’amour.

N°4: Atrocement beau et bouleversant, probablement celui qui me tente le plus !
Titre du livre :
Les contes défaits
Auteur :
Oscar Lalo
Editions :
Belfond
Catégorie :
Littérature contemporaine française
Date de sortie :
25/08/2016
Pages :
224
Prix :
18 €
Résumé :

Peau d'âme, noire neige, le petit poussé... Il était zéro fois... c'est ainsi que commencent les contes défaits.
L'histoire est celle d'un enfant et de l'adulte qu'il ne pourra pas devenir.
Je suis sans fondations. Ils m'ont bâti sur du néant. Je suis un locataire du vide, insondable et sans nom, qui m'empêche de mettre le mien. La page reste blanche car tout ce qui s'y inscrit s'évapore.
Sans rien dire jamais de ce qui ne se montre pas, loin de la honte et de la négation, Oscar Lalo convoque avec ses propres mots, pourtant universels, la langue sublime du silence...
Et c'est en écrivant l'indicible avec ce premier roman qu'il est entré de façon magistrale en littérature.

N°5: Portrait original d'une femme amoureuse de la littérature
Titre du livre :
Les vies de papier
Auteur :
Rabih Alameddine
Editions :
Les Escales
Catégorie :
roman
Date de sortie :
25/08/2016
Pages :
304
Prix :
20,90 €
Résumé :




Aaliya Saleh, 72 ans, les cheveux bleus, est inclassable. Mariée à 16 ans à « un insecte impuissant », elle a été répudiée au bout de quatre ans. Pas de mari, pas d'enfant, pas de religion... Non conventionnelle et un brin obsessionnelle, elle a toujours lutté à sa manière contre le carcan imposé par la société libanaise. Une seule passion l’anime : la littérature. Elle a en effet pour les mots un désir inextinguible. À tel point que, chaque année, le 1er janvier, elle commence à traduire en arabe l'un de ses romans préférés. Un travail ambitieux qui finit toujours par échouer dans un tiroir. Car les quelque trente-sept livres traduits par Aaliya au cours de sa vie n'ont jamais été lus par qui que ce soit.
Ce portrait d'une femme solitaire en pleine crise existentielle oscille sans cesse entre passé et présent dans un Beyrouth en constante mutation. Tandis qu'elle essaye de maîtriser son corps vieillissant et la spontanéité de ses émotions, Aaliya doit faire face à une catastrophe inimaginable qui menace de faire voler sa vie en éclats. Son ton mordant ne nous laisse pas indemne.
Rabih Alameddine nous livre un roman bouleversant qui célèbre la vie singulière d'une discrète obsessionnelle et révèle la beauté et l'horreur de Beyrouth. Les Vies de papier est une déclaration d'amour à la littérature et à la façon dont elle peut nous définir.

N°6: Carrisi : Une valeur sure en matière de thriller
Titre du livre :
La fille dans le brouillard
Auteur :
Donato Carrisi
Editions :
Calmann-Lévy
Catégorie :
Thriller
Date de sortie :
31/08/2016
Pages :
350
Prix :
20,50 €
Résumé :

Une jeune femme est enlevée dans un paisible petit village des Alpes. Le coupable est introuvable, et voilà que la star des commissaires de police, Vogel, est envoyé sur place. De tous les plateaux télé, il ne se déplace jamais sans sa horde de caméras et de flashs. Sur place, cependant, il comprend vite qu’il ne parviendra pas à résoudre l’affaire, et pour ne pas perdre la face aux yeux du public qui suit chacun de ses faits et gestes, il décide de créer son coupable idéal et accuse, grâce à des preuves falsifiées, le plus innocent des habitants du village : le professeur d’école adoré de tous. L’homme perd tout du jour au lendemain (métier, femme et enfants, honneur), mais de sa cellule, il prépare minutieusement sa revanche, et la chute médiatique de Vogel.

N°7: Le portrait d'une femme forte et intelligente dans une Irlande en pleine mutation
Titre du livre :
Nora Webster
Auteur :
Colm Toibin
Editions :
Robert Laffont
Catégorie :
Littérature étrangère
Date de sortie :
18/08/2016
Pages :
414
Prix :
21 €
Résumé :






Irlande, fin des années 1960. Nora, qui élève seule ses quatre enfants depuis la mort de son mari, tente de refaire sa vie sous l'œil critique des habitants de la petite ville où elle vit depuis toujours. Opiniâtre et indocile, elle s'affranchit peu à peu des cancans et s'autorise de menues libertés : prendre des cours de chant, s'acheter une chaîne stéréo... La profondeur des émotions que soulève en elle la musique s'accorde au réveil de sa sensibilité et de sa personnalité.
Le récit de la renaissance de Nora dans une société irlandaise en pleine mutation est magistralement servi par une prose musicale, délicate et nuancée : « Ce sont les phrases renfermant de l'émotion qui m'intéressent, dit Colm Tóibín. À travers le rythme, il faut contenir l'émotion, la relâcher, la contenir, la relâcher. » Et derrière le portrait de Nora, c'est la vérité de sa mère qu'il tente d'atteindre. Il lui a fallu plus d'une décennie pour terminer ce livre, trop intimidant, trop personnel.

« Aujourd'hui, peu de romanciers ont le courage, comme Tóibín, de montrer la vie telle qu'elle est plutôt que comme la voudrait l'art, et ce en nous émouvant profondément. » John Banville

N°8: "Psychose en famille"

Titre du livre :
Beckomberga : Ode à ma famille
Auteur :
Sara Stridsberg
Editions :
Gallimard
Catégorie :
Littérature étrangère
Date de sortie :
18/08/2016
Pages :
384
Prix :
21 €
Résumé :





En 1995, Beckomberga ferme ses portes. Ouvert en 1932 dans la campagne près de Stockholm, il devait être « une nouvelle sorte d’hôpital psychiatrique, un nouveau monde où personne ne serait laissé pour compte, où l’ordre et le souci de l’autre seraient de mise», où les fous allaient «enfin être libérés et sortir dans la lumière».
Beckomberga a marqué l’adolescence de Jackie, l’héroïne de ce roman : c’est là qu’elle a rendu de nombreuses visites à son père, Jim, au « château des Toqués ». En dépit de son amour pour Lone, la mère de Jackie, en dépit de l’existence même de Jackie, cet homme n’a cessé d’affirmer son mal de vivre.
Beckomberga : Ode à ma famille est le roman d’un amour passionné, celui d’une jeune femme pour son père, personnage chancelant mais charismatique, et celui qu’elle éprouvera pour son propre fils, Marion, dont l’apparition constituera un rempart contre la folie familiale.
Sara Stridsberg retrace deux odyssées palpitantes : celle du rêve qu’a incarné Beckomberga et celle d’une famille, somme toute ordinaire, qui s’aime, se déchire, se retrouve.
L’auteure, qui va et vient dans le temps, bâtit une narration magnétique, faite d’éclats de voix : celle de Jackie, de ses souvenirs, de ses rencontres, mais aussi de documents d’archives. Avec une tendresse infinie pour ses personnages, Sara Stridsberg livre ici un grand roman sur la folie, dans une langue sublime
.

N°9: "Un kaléidoscope de petites et grandes histoires, avec une guerre philosophique en leur centre... Inspiré des 1001 nuits ?"

Titre du livre :
Deux ans, Huit mois, et vingt nuits
Auteur :
Salman Rushdie
Editions :
Actes Sud
Catégorie :
Littérature étrangère
Date de sortie :
07/09/2016
Pages :
320
Prix :
23 €
Résumé :




Quand il advient – tous les quelques siècles – que se brisent les sceaux cosmiques, le monde des jinns et celui des hommes entrent momentanément en contact. Sous apparence humaine, les jinns excursionnent alors sur notre planète, fascinés par nos désirables extravagances et lassés de leurs sempiternels accouplements sans plaisir.
Venue une première fois sur terre au xiie siècle, Dunia, princesse jinnia de la Foudre, s’est éprise d’Ibn Rushd (
alias Averroès), auquel elle a donné une innombrable descendance dotée de l’ADN des jinns.
Lors de son second voyage, neuf siècles plus tard, non seulement son bien-aimé n’est plus que poussière mais les jinns obscurs, prosélytes du lointain radicalisme religieux de Ghazali, ont décidé d’asservir la terre une fois pour toutes. Pour assurer la victoire de la lumière sur l’ombre dans la guerre épique qu’elle va mener contre les visées coercitives de ses cruels semblables, Dunia s’adjoint le concours de quatre de ses rejetons et réactive leurs inconscients pouvoirs magiques, afin que, pendant mille et une nuits (soit : deux ans, huit mois et vingt-huit nuits), ils l’aident à faire pièce aux menées d’un ennemi répandant les fléaux du fanatisme, de la corruption, du terrorisme et du dérèglement climatique…
Inspiré par une tradition narrative deux fois millénaire qu’il conjugue avec la modernité esthétique la plus inventive, Salman Rushdie donne ici une fiction aussi époustouflante d’imagination que saisissante de pertinence et d’actualité.

N°10 : "Des femmes courageuses dans une épopée grandiose et émouvante"
Titre du livre :
La vengeance des mères
Auteur :
Jim Fergus
Editions :
Cherche midi
Catégorie :
Littérature étrangère
Date de sortie :
22/09/2016
Pages :
464
Prix :
22 €
Résumé :

1875. Dans le but de favoriser l’intégration, un chef cheyenne, Little Wolf, propose au président Grant d’échanger mille chevaux contre mille femmes blanches pour les marier à ses guerriers. Grant accepte et envoie dans les contrées reculées du Nebraska les premières femmes, pour la plupart « recrutées » de force dans les pénitenciers et les asiles du pays. En dépit de tous les traités, la tribu de Little Wolf ne tarde pas à être exterminée par l’armée américaine, et quelques femmes blanches seulement échappent à ce massacre.
Parmi elles, deux sœurs, Margaret et Susan Kelly, qui, traumatisées par la perte de leurs enfants et par le comportement sanguinaire de l’armée, refusent de rejoindre la « civilisation ». Après avoir trouvé refuge dans la tribu de Sitting Bull, elles vont prendre le parti du peuple indien et se lancer, avec quelques prisonnières des Sioux, dans une lutte désespérée pour leur survie.


Mes sources :
- Magazine Lire n°448 septembre 2016
- Site Internet de Babelio